Dénicher un bon contrat d’assurance décennale est une démarche clé dans l’établissement du professionnel. Entendons par « bon contrat », un contrat suffisamment protecteur et répondant aux spécificités du métier, sans être trop onéreux.
Pour y parvenir, solliciter les services d’un courtier en assurance est la garantie de profiter de toute son expertise pour une couverture optimale. Voici pourquoi et comment lui faire appel, et à quel coût.
Pourquoi faire appel à un courtier en garantie décennale ?
Il n’existe pas à proprement parler de « courtier en garantie décennale ». Il s’agira plutôt d’un courtier en assurance, comme il pourrait dénicher d’autres types d’assurance pour son client. Il est le professionnel du secteur par excellence, intermédiaire entre son client et l’assureur. Il dispose d’une connaissance de pointe de l’état du marché par ses interactions permanentes avec son portefeuille d’assureurs. Il est ainsi en mesure de comparer les offres avec le recul nécessaire, d’être vigilants aux éléments importants, mais aussi aux points souvent plus litigieux, comme les montants de franchise, le délai de carence, ou encore les plafonds d’indemnisation.
Recourir aux services d’un courtier apporte les avantages suivants :
- Un accompagnement personnalisé : Le courtier travaille pour son client, et son client, c’est le professionnel qui recherche une assurance décennale au meilleur rapport qualité prix. Il connaît parfaitement la situation de son client, ses points forts comme ses points faibles, notamment liés à la sinistralité antérieure du professionnel ou de son secteur;
- Une expertise au service du professionnel : Il n’est pas lui-même assureur, donc sans aucun intérêt personnel dans la négociation. Il collabore avec un portefeuille d’assureurs, qu’il sollicite pour chacun de ses clients. Il saura réajuster les offres proposées par les assureurs en supprimant notamment les garanties déjà intégrées dans d’autres assurances pour faire baisser le montant de la prime ; chose que l’on prend rarement le temps de faire soi-même. De plus, il reste en veille permanente des éléments conjoncturels impactant le secteur de la construction et celui des assurances. Il se positionne comme un conseiller expert, et non comme un commercial;
- Un gain de temps et d’argent : Le courtier assume l’ensemble de la procédure de démarchage, d’étude des devis, et de contractualisation. Le gain de temps et d’énergie est plutôt évident et indiscutable. Pour ce qui est du gain d’argent, bien que sa prestation soit généralement payante, le courtier saura négocier suffisamment le contrat d’assurance pour que le professionnel ressorte gagnant de la prestation.
Combien coûte la prestation d’un courtier en garantie décennale ?
Le client qui contractualise l’offre du courtier le rémunère à hauteur d’un pourcentage du montant de la prime d’assurance, ou d’un forfait, complété par les honoraires facturés pour la prestation d’accompagnement. Le montant est connu dès le premier rendez-vous avec le courtier, et un contrat est signé avec le client, chacun s’engageant à respecter sa part du marché.
Généralement, la prestation sera facturée à un tarif correspondant à 15 à 20 % de la prime brute d’assurance décennale. On estime qu’un autoentrepreneur paiera environ 2 000 € par an d’assurance décennale, plutôt aux alentours de 4 500 € annuels pour une entreprise dont le chiffre d’affaires est inférieur à 250 000 €, et environ 5 000 € par an pour une entreprise au chiffre d’affaires supérieur à 250 000 €. En les reprenant dans ce même ordre, la prestation du courtier avoisinera les 300 à 400 € pour le premier, les 700 € pour la seconde, et plutôt 800 € pour la troisième. Toutefois, le courtier pourra fixer un montant forfaitaire minimal, pour assurer la rentabilité de sa prestation.
Un paiement conditionné au succès de la prestation de courtage
Une particularité des prestations de courtage est à noter. On pourrait estimer que la prestation d’un courtier n’est pas indispensable, ou que le rendu n’est pas satisfaisant. Payer un prestataire pour qu’il déniche un contrat d’assurance vaut-il la somme réclamée pour le rémunérer ? Et bien l’une des conditions contractuelles en faisant appel à un courtier est de conditionner le paiement de sa prestation à la contractualisation d’une offre d’assurance décennale parmi celles dénichées par ce dernier.
Expliquons cela différemment. Le client, donc le professionnel du bâtiment, va exposer sa demande, son besoin et sa situation au courtier. Ce dernier va alors rassembler les éléments nécessaires à la constitution du dossier du client, et démarcher des assureurs. Son rôle est de négocier les taux appliqués, ainsi que les conditions du contrat, pour que le client profite d’une offre bien plus compétitive que celle qu’il aurait pu obtenir en réalisant lui-même la démarche. C’est là tout l’intérêt de solliciter un professionnel du secteur. En revanche, si les offres présentées au client, n’amènent pas ce dernier à effectuer une sélection et à valider l’un des contrats présentés, alors le courtier ne sera pas rémunéré. Sa rémunération est donc tenue à une obligation de résultat.
Sur cette logique, si le client vient à revenir sur son projet, pour X raisons, comme par exemple le refus de prêt de la banque pour investir dans du matériel ou de l’équipement professionnel, ce qui remet en question le montage du statut de professionnel, donc la nécessité de souscrire une assurance décennale, alors le courtier n’est pas rémunéré, ni dédommagé d’ailleurs.
Les prestations gratuites de courtage : comment ça marche ?
Certains courtiers proposent des services gratuits. En réalité, évidemment qu’ils ne sont pas bénévoles. Dans ce cas de figure, la prestation du courtier est gratuite pour le client puisque c’est l’assureur qui paiera la prestation. En contrepartie, l’assureur gagne un client. Le courtier récupère une forme de commission, en tant « qu’apporteur d’affaire ». C’est donc une prestation gratuite pour le client, mais deux « bémols » sont à noter tout de même sur ce type de prestation :
- Une prestation gratuite, sur le papier oui, mais l’on peut supposer qu’elle sera réinjectée sous une forme ou sous une autre dans la prime d’assurance;
- C’est ici qu’un parti pris peut se glisser. Le courtier pourra présenter les offres où sa commission est la plus importante, et non où le client fait la meilleure affaire. Le risque de conflit d’intérêt peut laisser place au doute, et venir ternir la confiance mutuelle.
La recherche d’économies est bien légitime pour les professionnels, et ce type d’assurance vient alourdir encore davantage le budget des charges mensuelles. Toutefois, n’oublions pas tout de même qu’une assurance décennale, fort heureusement rarement utilisée, est indispensable pour couvrir les travaux réalisés par le professionnel. Il faut donc veiller à contracter des garanties apportant une parfaite couverture, pour garantir la pérennité de l’activité.